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Photo : GR+AG-Studio

Le bluesman canadien Matt Andersen s'amène à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec le jeudi 11 avril 2024 le temps d'un concert en solo. Le guitariste et chanteur y présentera un survol de son répertoire et des pièces de son plus récent album intitulé The Big Bottle of Joy.

Une famille musicale

Avant de faire carrière comme bluesman, Matt Andersen a baigné dans le monde de la musique dès son plus jeune âge. « J'ai grandi dans une famille musicale. Mon grand-père jouait du violon. Maman jouait du piano. J'avais plusieurs cousins qui jouaient de la guitare et chantaient. On n'avait pas la choix de faire de la musique, on le faisait (car ça faisait partie de la famille) », explique l'artiste né à Perth-Andover, au Nouveau-Brunswick.

À la maison, on entendait du country comme du rock. « Mes parents écoutaient principalement du country classique : des artistes comme Johnny Cash ou Willie Nelson, des trucs du genre, ou de la musique des années 50. Mes frères (appréciaient) beaucoup le rock classique : CCR (Creedence Clearwater Revival), Lynyrd Skynyrd... », ajoute-t-il.

Le jeune Matt s'est ensuite intéressé au blues grâce à des artistes comme les guitaristes B.B. King et Eric Clapton. Après avoir été mis en appétit grâce à des musiciens « plus grand public », il a ensuite poussé plus loin ses découvertes musicales. « Plus que je suis embarqué (dans le blues), plus j'ai aimé (ce style) », dit-il.

Écoutez un extrait de B.B. King

Longue feuille de route

Matt Andersen compte une longue feuille de route, dont plus d'une dizaine d'albums et de nombreux honneurs, à son actif.

L'artiste a commencé sa carrière de musicien professionnel il y a plus de vingt ans. « Avant, je jouais de temps à autre dans les bars ou dans des événements de la communauté, chez moi. Mais en 2001-2002, c'est là que j'ai quitté mon job de jour et que j'ai commencé à jouer de la musique à temps plein », raconte-t-il.

Récipiendaire de nombreux prix, notamment dans le cadre des Maple Blues Awards et au Concours international de blues de Memphis où il s'est distingué en étant le tout premier Canadien à remporter la catégorie solo du prestigieux prix en 2010, Matt Andersen a atteint plus de 23 millions d'écoutes sur Spotify et plus de 26 millions de visionnements sur YouTube.

En plus d'avoir été invité comme tête d’affiche dans les plus grands festivals et les salles les plus réputées, il a partagé la scène en tournée avec des artistes tels Beth Hart, Marcus King, Marty Stuart, Gregg Allman, Jonny Lang, et Serena Ryder.

Lorsqu'on lui demande quel a été le moment le plus marquant de sa carrière, le musicien hésite un moment. « J'ai été très chanceux. J'ai eu l'occasion de partir en tournée avec plusieurs artistes que j'écoutais quand j'étais jeune et de voyager. J'ai été souvent en Europe, en Australie et partout aux États-Unis. Mmm... Un fait saillant? En tournée, j'ai fait quelques concerts avec Bo Diddley, quelqu'un sur lequel j'avais lu dans à peu près tous les livres d'histoire du rock and roll. C'était cool! Il y a couple d'années, j'étais également sur la route avec le Steve Miller Band. C'était très amusant. J'ai fait quelques spectacles qui étaient pas mal cool », répond-il.

Sur les planches du Grand Théâtre

Lors de son prochain passage à Québec, sur les planches de la salle Octave-Crémazie le 11 avril, Matt Andersen se produira seul à la guitare.

« Je fais habituellement mes grands succès. Je mélange les chansons des anciens albums et celles du nouvel album. Je fais un peu de tout. Les vieux fans entendront des chansons qui leur sont familières et des nouvelles pièces. Les nouveaux adeptes, ceux qui me voient pour la première fois, auront droit à un bon survol de mon répertoire »,

« J'aime toujours jouer à Québec. C'est l'une de mes villes préférées. J'y ai toujours bien du plaisir avec le public. Ça fait longtemps que je n'ai pas fait concerts en solo. Je vais raconter des histoires, faire des blagues et chanter des chansons. Ce sera tout simple, mais on va s'amuser. »

Pour le musicien d'expérience, il n'est pas difficile de jouer en version dépouillée des morceaux aux instrumentations riches comme ceux de The Big Bottle of Joy. « Les chansons sont composées de cette façon : juste moi, à la guitare. C'est comme ça qu'elles naissent, donc ce n'est pas trop ardu de les ramener à la base. »

Matt Andersen interprète « Shoes »

Récent album

The Big Bottle of Joy, c'est le titre du plus récent album de Matt Andersen paru l'an dernier par l'entremise de Sonic Records. On y retrouve notamment des sonorités blues, Americana, folk, soul et gospel.

C'est aussi le nom de l'orchestre de huit musiciens qui l'accompagne sur cet opus. Les chanteuses Reeny, Haliey et Micah Smith, le bassiste Mike Farrington Jr., le claviériste Kim Dunn, le guitariste Cory Tetford, le batteur Geoff Arsenault et le multi-instrumentiste Chris Kirby composent cet ensemble.

Alors que House to House, son album précédent lancé en 2022, proposait des sonorités très acoustiques et dépouillées, The Big Bottle of Joy est sublimé par une instrumentation riche et des chœurs qui prennent aux tripes.

Fait cocasse : The Big Bottle of Joy a été enregistré avant House to House. « Nous (avons enregistré The Big Bottle of Joy) pendant la pandémie. On savait qu'on ne pourrait pas partir en tournée. À cette époque, on savait que nous pourrait amener un tel groupe (de musiciens) sur la route, alors c'est pourquoi j'ai ensuite décidé de faire un disque solo. Les albums ont été enregistrés et lancés en ordre inversé! », explique le bluesman.

« The Big Bottle of Joy, c'est l'album que je voulais faire depuis longtemps. Tout le monde qui y figure est de très bons amis. Les astres étaient bien alignés. (Les musiciens étaient tous disponibles) en même temps. Nous avons donc pu faire ce disque. C'était très plaisant. J'adore avoir un gros orchestre. C'est bien d'avoir le choix entre faire des concerts en solo et jouer avec le gros orchestre ».

Big bottle of joy
« The Big Bottle of Joy »

S'inspirer de la vie

Les chansons de cet opus traitent notamment d'amour, de la vie sur la route et d'un sentiment de perte ou de deuil.

« (Je m'inspire de la) vie, je crois, principalement », raconte Matt Andersen. Des liens personnels existent donc entre l'artiste et ses compositions. Pour lui, il serait plus ardu d'interpréter des morceaux sur scène sans aucune de ces attaches : « Je crois que ce serait difficile d'être convaincant, s'il n'y avait aucun élément ancré dans la vérité. Les chansons sont toutes ancrées dans le vécu, certaines plus que d'autres ».

L'émouvante Keep Holding On a par exemple été inspirée par le décès d'un membre de la famille du musicien durant la pandémie. « On aurait souhaité passer quelques minutes de plus avec lui. Je crois que c'est une situation à laquelle plusieurs personnes peuvent s'identifier », raconte le guitariste.

So Low, Solo parle quant à elle de tendre la main à une personne en difficulté avant qu'elle ne commette l'irréparable. Ce morceau a quant à lui été inspiré par une histoire survenue dans le patelin de Matt Andersen.

Certains membres du public confient d'ailleurs à l'artiste que certaines de ses pièces les ont aidés à passer à travers des périodes sombres de leur existence et empêchés de se faire du mal. « Je crois que c'est la chose la plus puissante qu'une chanson puisse faire. Si une chanson peut faire ça pour quelqu'un, je crois que ça bat les ventes de CD et tout le reste », conclut-il.

Envie de découvrir la musique de Matt Andersen? Ne manquez pas son passage sur scène le 11 avril 2024 au Grand Théâtre de Québec!

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