MURMURES ARCHITECTONIQUES
Slobodan Radosavljevic
Installation cinétique et vidéographique
Commissaire : Ariane Plante
Présentée au STUDIOTELUS
du 5 juin au 1er septembre 2024
Visite libre :
- les samedis de midi à 17 h
- les soirs de spectacles
Apprenez-en plus sur la commissaire de l'exposition, Ariane Plante.
Description de l'œuvre
Inspiré par l’idée de faire de l’architecture un événement surprenant et une expérience sensorielle, l’artiste Slobodan Radosavljevic a imaginé une œuvre cinétique qui reconfigure sans cesse l’espace d’exposition et déroute nos perceptions.
Murmures architectoniques orchestre la rencontre d’espaces virtuels et réels autour d’une immense structure de tulle souple, mise en mouvement au-dessus de l’espace, sur laquelle sont projetées des images vidéos éthérées des villes de Québec et Montréal ainsi que de l’édifice du Grand Théâtre, vu de l’intérieur puis de l’extérieur.
Par la lente danse chorégraphiée des moteurs qui animent la masse de tissu, l'œuvre mobile se métamorphose en temps réel. La projection vidéo qui se blottit sur la surface semi-translucide et mouvante se forme et se déforme quant à elle au rythme des configurations changeantes.
Faisant du lieu qui l’accueille un territoire vivant et fugace plutôt que rigide et immuable, l'œuvre de Slobodan Radosavljevic réinvente le caractère théâtral de celui-ci et déstabilise du même coup les sensations spatio-temporelles des visiteurs qui s’y arrêtent.
Des clés de lecture pour les plus curieux!
Si Murmures architectoniques suggère pour Slobodan Radosavljevic la préexistence de l’idée sur la réalisation d’une construction architecturale, l'œuvre convoque aussi sans aucun doute la créativité de l’esprit qui l’imagine.
L’artiste établit aussi un rapprochement entre l’architecture et le théâtre. Il y explore l’alliage d’éléments qui sont au cœur de sa réflexion sur l’espace (la fondation, la superstructure, la limite, le lieu, la temporalité) et d’éléments qui définissent le théâtre et la théâtralité (le jeu, le mouvement, le temps, la présence, l’expérience, la mise en scène, etc.). Il voit son œuvre comme un objet qui met en lumière la dimension expérientielle de l’architecture, laquelle se trouve ici théâtralisée par le mouvement.
La transformation incessante de l’installation est aussi une sorte de métaphore de l’inconstance et de l'instabilité de notre époque, et peut-être même l’évocation des effets délétères qu’ont certaines innovations technologiques sur nos perceptions de la réalité, notre vision du monde et nos comportements.
La technique derrière l’œuvre
Le dispositif est mis en mouvement par cinq moteurs qui sont accrochés au plafond et connectés à un système informatique qui dirige leurs comportements et règle les déplacements du tissu sur différents axes.
Les projections sont les fruits de la numérisation de l’environnement des villes de Québec et Montréal puis de l’enceinte du Grand Théâtre à l’aide d’un appareil spécialisé appelé « balayeur laser LIDAR/Light Detection and Ranging ». Le LIDAR est un outil technologique utilisant un capteur laser qui permet de prendre des milliards de mesures d’un environnement en envoyant de la lumière sur des objets. Les rayons lumineux rebondissent et reviennent dans l’appareil sous forme de « nuage de point », recréant l’espace tridimensionnel et translucide.
- Présentée en primeur, l'œuvre a été créée pour le STUDIOTELUS à l'invitation de LA CHAMBRE BLANCHE et du Grand Théâtre de Québec .
Biographie de l'artiste
Originaire de Bosnie, Slobodan Radosavljevic vit à Québec depuis 1996. Après ses études en art plastique à Sarajevo, il devient bachelier en communication graphique et titulaire d'une maîtrise en multimédia de l'Université Laval. Chargé de cours au département de Philosophie et arts à l'Université de Québec à Trois-Rivières depuis 2009, au programme des nouveaux médias, il complète actuellement un doctorat sur mesure en Arts visuels et architecture de l'Université Laval et membre d'URAV (groupe universitaire de recherche en art visuel) et du GRAP (groupe de recherche en ambiances physiques en architecture). Dans sa production artistique, Radosavljevic s'intéresse à la photographie, à l'installation vidéo, à l'image de synthèse et à l'art Web en explorant, dans tous ces médiums, les potentialités de l'espace par un jeu de construction et de déconstruction des univers spécifiques en galerie et sur le Web. Il a présenté son travail en France, en Serbie, au Canada, au Mexique, en Colombie, en Chine et tout récemment en Croatie et en Bosnie.
Crédits
Idéation et création | Slobodan Radosavljevic (2024) |
Production | LA CHAMBRE BLANCHE, en collaboration avec le Grand Théâtre de Québec. Ce projet est rendu possible grâce à l’Entente de développement culturel entre le gouvernement du Québec et la Ville de Québec. |
Développement technologique | Jean-François Lahos |
Remerciements | Équipe de LA CHAMBRE BLANCHE (François Vallée, Carl-Dave Lagotte et Catherine Drouin), GRAP - Groupe de recherche en ambiances physiques à L’École de l’architecture de l’Université Laval, CRDIG - Centre de Recherche en Données et Intelligence Géospatiales, Université Laval, IID - Institut Intelligence et Données, UQTR – Université de Québec à Trois-Rivières, XEOS Inc., Club Tissus de Québec, équipe du Grand Théâtre (Ariane Plante et Pierric Ciguineau) |
Commissaire aux arts technologiques - Grand Théâtre de Québec | Ariane Plante |
LE STUDIOTELUS
Multifonctionnel et polyvalent, le STUDIOTELUS, inauguré en octobre 2019, vise à bonifier l’expérience des visiteurs et spectateurs du Grand Théâtre de Québec. Offrant un service de bar et de restauration de qualité, le STUDIOTELUS est également un lieu de diffusion et d’exposition. Il a notamment pour mandat de faire connaître à un large public la diversité des pratiques en arts numériques d’ici et d’ailleurs par la production et la diffusion d’œuvres visuelles accessibles, créées par des artistes professionnels indépendants. Réservant une place importante aux artistes de la scène locale, le STUDIOTELUS est également voué à la présentation de spectacles et la tenue d’événements et d’activités en arts de la scène.
Ce projet s’inscrit dans le contexte de la mise en œuvre de la mesure 63 du Plan culturel numérique du Québec.