Expérience Jordi Bonnet

Téléchargez l'application mobile JORDI pour vivre une visite de la murale en réalité augmentée.

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Visite libre :
- les samedis de midi à 17 h pour tous
- lors des spectacles pour les détenteurs de billets

Visite en réalité augmentée de la murale de Jordi Bonet

Parcourez dix stations distinctes présentant le contexte dans lequel cette fresque a été réalisée ainsi que les origines et les influences de Bonet perceptibles dans son œuvre. Chaque section de la murale bénéficie d’une analyse précise expliquée par une narration de Marie Brassard. L’application permet également de consulter des images d’époque, des articles de journaux, des communications et des entrevues reliés au projet. Téléchargez l'application sur l'App store ici , et sur Google Play ici.

Sur place, au Grand Théâtre, l’expérience est bonifiée grâce à des segments en réalité augmentée montrant l’artiste au travail, sculptant les détails de cet imposant triptyque. 

  • Durée approximative de la visite : 45 minutes.
  • L'application est gratuite et fonctionne sur les appareils iOS et Android.
  • Apportez votre appareil mobile et vos écouteurs pour profiter pleinement de la visite! 
  • Prêt de tablettes disponible sur place. Quantité limitée.

Crédits

Directeur artistique du projet Martin Bundock
Réalisation Studio ALTKEY

Ce projet s’inscrit dans le contexte de la mise en œuvre d’une mesure du Plan culturel numérique du Québec.
www.culturenumerique.mcc.gouv.qc.ca

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Un peu d’histoire sur la murale et le sculpteur Jordi Bonet

Fusion organique de l’architecture et de la sculpture

Invité par l’architecte Victor Prus, le sculpteur et muraliste Jordi Bonet conçoit et réalise l’impressionnante murale qui se déploie sur la face intérieure des murs d’enceinte du Grand Théâtre. Né à Barcelone en 1932, il a été initié à l’art roman catalan par son père et s’est d’abord intéressé au dessin. Fervent admirateur de Miro et de Gaudí, c’est aussi un passionné de mythologie et d'histoire. En 1954, il s’établit au Québec, dont la lumière et l’espace l’inspirent grandement.

Bien qu’il ait perdu son bras droit à la suite d’une chute survenue lorsqu’il avait sept ans, il devient céramiste, muraliste et sculpteur. Travaillant la céramique, l’aluminium et le béton, il crée plus d'une centaine de murales en Amérique du Nord, en Afrique et en Asie. Son credo artistique : « Fermer nos yeux, ouvrir notre tête, voir : l’art est l’écriture des visions à dire ».

En 1969, il acquiert le manoir Rouville-Campbell, au mont Saint-Hilaire, et installe ses ateliers dans les écuries. Il décède le 25 décembre 1979, laissant derrière lui une œuvre abondante d’une très grande profondeur et d’une grande beauté.

« Puisque l'art devient l'un des seuls moyens de dire et de déranger sans tuer, il s’agit pour nous de dire, et de crier s'il le faut, ce que nous sommes, ce que nous sentons et ce que nous devons devenir. »  Jordi Bonet

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Mort, Espace, Liberté – Une œuvre en triptyque abordant le passé, le présent et le futur

« Il s'agit, pour une des premières fois dans l'histoire de l'art contemporain, d'intégrer totalement les arts plastiques à l'architecture ». Victor Prus

C’est à l’architecte Victor Prus, concepteur du Grand Théâtre, que l’on doit l’idée d’intégrer totalement les arts plastiques à l’architecture de l’édifice. Afin de prolonger l’illusion créée par le spectacle, il souhaite voir les murs animés de façon à enrichir et perpétuer les perceptions sensorielles éprouvées par le spectateur. Selon sa vision, la murale doit privilégier le même matériau que celui utilisé pour la réalisation des murs, soit le béton, afin que l’intégration soit complète.

Adhérant pleinement à la démarche proposée par Prus, le sculpteur Jordi Bonet accepte le fabuleux défi de concevoir une fresque monumentale se déployant sur 1 115 mètres carrés et couvrant la face intérieure de trois des quatre murs d’enceinte du bâtiment. Stimulé par la volonté d'intégration exprimée par Prus, il entreprend une démarche visant l'unité thématique totale entre l'œuvre et la fonction de l'édifice. Ainsi, il décide que la murale ne sera pas une illustration des connaissances de l’homme sur la création, mais une incarnation même de la création. Afin d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé, il passe trois mois à « faire de beaux murs, les gravant, les égratignant, les sculptant, leur laissant les traces de cette lutte qui est la poursuite d'une expression de beauté et que nous appelons "créer" ».

De son seul bras gauche et avec la participation d'une quinzaine d'ouvriers spécialisés, il procède sans maquette à une improvisation magistrale visant à donner vie à la matière. Laissant libre cours à son énergie créative, recourant à des éléments connus, symboliques ou inventés, il façonne quelques cinquante tonnes de béton et donne vie aux murs.

Abordant le passé, le présent et le futur, son triptyque grandiose, intitulé Mort, Espace, Liberté, traite de la présence de l’homme au sein de son temps ; il peut être vu comme une synthèse de la pensée métaphysique de Jordi Bonet et comme son cri pour la liberté d’expression.

À son inauguration, l’œuvre est d’abord remarquée pour onze mots du poète Claude Péloquin, gravés dans le béton : « Vous êtes pas écœurés de mourir, bande de caves! C'est assez! ». Alors qu’elle se voulait un appel à la vie, un cri contre l’injustice et une dénonciation de la mort sous toutes ses formes, la murale est interprétée par certains comme un affront et une insulte au bon goût. D’un côté, ses détracteurs exigent le retrait des paroles litigieuses, voire la destruction de l’œuvre, et de l’autre, ses défenseurs revendiquent haut et fort le droit à la liberté d’expression. Déchaînant les passions, « l’affaire de la murale » donne ainsi lieu à un débat très révélateur à propos de la liberté d’expression artistique au Québec à l’époque de la Révolution tranquille.

Plus d’un demi-siècle après sa création, l’œuvre demeure toujours aussi actuelle et ouverte aux interprétations les plus personnelles. Invitation à la réflexion, à la sensualité et au voyage intérieur, elle est considérée par de nombreux experts comme le chef-d’œuvre de Jordi Bonet.

« Un cri d'amour lancé à la face du monde » -Claude Péloquin

Murale en construction
Murale en construction
Murale en construction
Murale - Vous êtes pas écoeurés de mourir bande de caves! C'est assez!
Murale - Jordi Bonet
Murale - Jordi Bonet - Humains

Photo : Louise Leblanc

Photo : Louise Leblanc

Pour aller plus loin

Vous voulez en apprendre encore plus sur la murale et l'expérience Jordi Bonet? Alors voici des contenus qui vous intéresseront assurément!

  • Visitez la page Notre histoire pour en apprendre davantage sur le contexte et les enjeux de la création de la murale.
  • Lisez notre chronique sur les symboles présents dans la murale
  • Visionnez les courtes vidéos de Martin Bundock, qui jettent un regard sur la murale de Jordi Bonet :
    • Partie 1 sur le caractère autobiographique de la murale
    • Partie 2 sur la poésie et les mots intégrés à la murale
    • Partie 3 sur d'autres murales qui se comparent à l'oeuvre monumentale du Grand Théâtre
  • Finalement, écoutez cette entrevue avec Martin Bundock pour en découvrir plus sur la création de l'application mobile JORDI!


Entrevue avec Jordi Bonet

Le 15 janvier 1971, à la veille de l’inauguration du Grand Théâtre, le sculpteur Jordi Bonet accorde une entrevue radio à l’animateur Jean Sarrazin sur les ondes de Radio-Canada. Il ne se doute pas des réactions passionnées que la murale est sur le point de susciter dans l’opinion publique.