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Photo : Courtoisie de l'artiste

L’artiste visuel Slobodan Radosavljevic a répondu à quelques questions proposées par notre équipe qui souhaite vous faire découvrir son univers créatif et son installation Murmures architectoniques présentée en primeur au STUDIOTELUS jusqu’au 1er septembre 2024.

REGARD SUR L’ŒUVRE

Murmures architectoniques en 5 mots

Espace, construction, déconstruction, expérience et mouvement.

L’élément déclencheur de cette œuvre

De nouvelles possibilités technologiques et un intérêt perpétuel pour la problématique de l’espace.

Ce que tu voudrais que les gens en retiennent

Une expérience sensorielle et événementielle de l’architecture.

L’espace d’exposition du STUDIOTELUS est...

C’est un espace architectural très difficile à maîtriser. La grandeur, surtout la hauteur, constitue un grand défi pour la construction de l’œuvre. La présence dominante de la murale de Jordi Bonet est aussi un enjeu majeur. Les textures différentes de l’œuvre de Bonet à gauche, le grand mur en béton au milieu et les balcons à droite complexifient la lecture de chaque nouvel élément installé dans cet espace.


UNIVERS ARTISTIQUE

Comment reconnaît-on une œuvre de Slobodan Radosavljevic?

Par une exploration passionnée de possibilités technologiques et les notions poétiques de l’espace.

Un rituel de création

Ce qu’on appelle en bon québécois le « taponnage ». Un travail quotidien toujours avec une certaine intention et une grande ouverture à ce qui peut arriver spontanément.

Un environnement inspirant

La ville, l’urbanité et l’audace en architecture.

Une construction que tu admires

La capitainerie du port d'Anvers, également nommée Havenhuis de l’architecte Zaha Hadid. La rencontre entre une construction moderne et un bâtiment classique me fascine. Le courage d’amener ces deux structures dans une position à la fois en opposition et en harmonie est extraordinaire.

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Murmures architectoniques par Slobodan Radosavljevic

QUESTIONS EN RAFALE

En création, musique ou silence?

Toujours avec de la musique. Les listes d’écoute sont très variées, ça va des années 80, au jazz, en passant par le classique. Aussi, je fais souvent des découvertes extraordinaires sur le Bandcamp des jeunes musiciens.

La création, la nuit ou le jour?

En création, il y a rarement de moments de grâce, c’est plutôt un travail de moine qui nous préoccupe le jour et la nuit. Souvent même quand on dort. La création n’est pas juste un métier, mais un engagement individuel et collectif complexe et total.

Seul ou en équipe?

C’est différent, mais j’aime les deux. Travailler en équipe permet d’apprendre, d’échanger, d’évoluer et de rêver ensemble. Cependant, je crois que la création est fondamentalement une activité individuelle. C’est le paradoxe de l’art - on veut partager avec l’autre (spectateur) une expérience intime et une vision singulière.

Nomade ou sédentaire?

Je n’aime pas les voyages touristiques. J’aime bien découvrir un pays ou une ville en m’installant pendant un certain temps. La consommation rapide m’effraie. Je préfère découvrir un environnement progressivement, développer mes habitudes quotidiennes, boire mon café à la même place, discuter avec la population locale, travailler sur la réalisation de mes projets dans un contexte différent...

Ta pièce préférée dans la maison pour travailler?

Deux artistes dans le même espace, c’est difficile (ma femme est aussi artiste). Quand je travaille à la maison, je suis souvent dans la salle à manger. Je me sens bien à cet endroit même si on travaille toujours fort pour aménager un vrai espace de travail à la maison. La Chambre Blanche est ma deuxième maison. Je travaille souvent dans l’espace de ce centre d’artistes car j’adore son atmosphère et l’échange entre les artistes.

Une ville ou un quartier où tu aimes flâner?

J’aime les vieilles villes, c’est pour cela que j’aime Québec. J’habite dans une maison en pierre sur la rue Sainte-Angèle. Vivre dans une maison qui date du XVIIe siècle est tout un engagement, mais c’est un choix de cœur. Une de mes villes préférées est Dubrovnik. L’architecture et la culture de cette ville sont riches et inspirantes. Depuis l’époque du Moyen-Âge jusqu’à aujourd’hui, Dubrovnik reste le symbole de la liberté et d’une forte résistance à toutes les formes de la destruction (guerres, tremblements de terre, envahissement touristique).

Un voyage que tu rêves de faire?

J’aimerais visiter bientôt Istanbul. L’héritage historique de cette ville me fascine, car j’aime les rencontres entre les styles orientaux et occidentaux. Je suis né à Sarajevo, une ville où se croisent ces cultures différentes.

Pour en connaître davantage au sujet de l’œuvre, cliquez ici!

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