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Les Belles-Sœurs symphonique s'amène au Grand Théâtre de Québec les 28, 29 et 30 août 2025. Cette production inspirée de la mythique pièce de Michel Tremblay réunit des artistes de grand talent, dont Marie Denise Pelletier dans la peau de Germaine Lauzon, gagnante d'un million de timbres-primes. Lorraine Pintal en assurera la mise en scène, alors que la cheffe Dina Gilbert dirigera les musiciens de l'Orchestre symphonique de Québec.

« J'ai joué dans Les Belles-Sœurs, mais je n'ai jamais monté Les Belles-Sœurs. Alors je me sens tellement privilégiée de me retrouver de l'autre côté à regarder, à accompagner, à diriger et par la suite être une simple spectatrice. Et je suis convaincue que le grand public va y trouver son compte, c'est sûr », lance la metteure en scène qui, au cours de sa carrière, a plongé plus d'une fois dans l'univers de l'auteur Michel Tremblay.

Rappelons que Les Belles-Sœurs, pièce écrite en 1965, a été adaptée en théâtre musical par René Richard Cyr et l'auteur-compositeur-interprète Daniel Bélanger en 2010. Le concert Les Belles-Sœurs symphonique est basé sur cette proposition, avec des arrangements de Simon Leclerc.

Le spectacle peut compter sur une distribution exceptionnelle. En plus de Marie Denise Pelletier, on y retrouve Joe Bocan, Luce Dufault et sa fille Lunou Zucchini, Marie Michèle Desrosiers, Kathleen Fortin, Catherine Major, Louise Latraverse, Natalie Choquette, Dorothée Berryman, Lulu Hughes, Judi Richards ainsi que Laeticia Isambert-Denis. Le dramaturge et comédien Simon Boulerice assume quant à lui le rôle de maître de cérémonie.

Lorraine Pintal vante d'ailleurs ces interprètes aux multiples talents : « des légendes ». Elles ne sont pas que de belles voix, elles sont aussi capables de jouer tout en nous faisant vivre une gamme d'émotions. « C'est des comédiennes-chanteuses. Ça c'est ce que le Québec fait de mieux. Moi, je n'en reviens pas », dit Lorraine Pintal en parlant de la talentueuse distribution.

« Un party de filles »

Avec ces 14 chanteuses accompagnées par l'Orchestre symphonique de Québec, on doit s'attendre à un concert magique, parfois émouvant, parfois festif.

« Pour résumer le tout, c'est un party de filles : un party de filles qui chantent avec les plus belles voix du Québec (…). J'ai été assez chanceuse, d'ailleurs, parce que réunir toutes ces filles-là, ces artistes-là pour les représentations autant à Montréal (du 30 juillet au 2 août) qu'à Québec, c'est un exploit. On en profite! », explique Mme Pintal en parlant du spectacle qui s'arrêtera au Grand Théâtre à la fin d'août.

« On ne les voit jamais, tout le monde ensemble, sur une même scène. Alors c'est vrai que réunir les Marie-Denise Pelletier (qui joue) Germaine Lauzon jusqu'à Nathalie Choquette (Lisette de Courval), en passant par Luce Dufault (Pierrette Guérin) - je pourrais toutes les nommer - c'est un exploit! », renchérit la metteure en scène, convaincue que l'ensemble s’avérera « assez magique ».

Maître de cérémonie

Le maître de cérémonie Simon Boulerice vient se greffer à cette grande célébration musicale féminine.

Son rôle est « de faire des liens entre les chansons, étant donné qu'on ne joue pas la pièce. On est vraiment dans la musique symphonique à part entière », précise Lorraine Pintal. Ce dernier fera voyager le public « à travers ces chansons qui sont devenues des légendes, renchérit la metteure en scène à propos des pièces de la version musicale des Belles-Sœurs. Les chansons sont en soi des morceaux de virtuosité ».

C'est comme « si je tendais la main au public et que je les amenais vers ces grandes voix-là », ajoute Simon Boulerice en parlant de son rôle.

Ce dernier se voit aussi comme un « lien » dans la proposition et un « didascaliste »: « pour les gens qui ne savent pas, les didascalies dans une pièce (de théâtre), ce sont les notes que l'auteur écrit entre les dialogues. Ce sont des indications de mise en scène et c'est souvent très beau ».

Moments « d'euphorie collective »

Qui dit concert symphonique ou lyrique, dit parfois proposition un brin rigide. Lorraine Pintal compte toutefois proposer un spectacle qui bouge, même si la proposition n'est pas du théâtre musical.

« II y a vraiment une mise en scène! On n'est pas statique. Ce n'est pas un concert avec les chansons qui se suivent les unes après les autres. »

Elle nous promet même « deux moments d'euphorie collective » lors des chansons Ode au bingo et Les clubs, c'est l'enfer! grâce au travail de la chorégraphe franco-américaine Stéphanie Fromentin, qui les mettra en mouvement.

« C'est sûr que Simon va danser, il danse trop bien! », lance Lorraine Pintal en riant.

Les interprètes revêtiront également des costumes des années 60 lors du spectacle afin d'être fidèle à l'époque du texte original. « Je suis tellement heureux de mon costume (…). C'est beau, c'est sûr que je vais me l'acheter (…). C'est magnifique », s'exclame Simon Boulerice!

Occasion unique

Une fois les représentations de Québec passées, les chances que le spectacle soit repris à nouveau sont quasi-nulles en raison de l'horaire chargé de ses artistes. Les représentations des 28, 29 et 30 août au Grand Théâtre sont donc à ne pas manquer.

« Je pense que le producteur a essayé et non... Ce sont des agendas de première ministre, alors ce n'est pas possible. C'est vrai, je le redis, c'est un exploit d'avoir réuni ces 14 chanteuses sur scène en même temps pour une série de représentations. C'est maintenant ou jamais, il faut venir au mois d'août », indique Lorraine Pintal.

« Mythologie » québécoise

Écrite il y a 60 ans, la pièce à succès Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay a fait l'objet d'une première lecture publique en 1968. Elle fut ensuite montée à de nombreuses reprises et traduites en plusieurs langues.

On y raconte l'histoire de Germaine Lauzon, qui a gagné un million de timbres-primes à échanger contre des cadeaux et qui organise un party de collage de timbres avec des membres de sa famille et des amies. Jalousie et rancœur prendront rapidement le dessus lors de l'événement.

« Pour moi, Les Belles-Sœurs, c'est aussi notre mythologie », croit Simon Boulerice. L'histoire et les morceaux de l'adaptation musicale transcendent les générations.

« Les Belles-Sœurs, ce n'est pas nécessairement ma grand-mère, c'est peut-être plus la mère de ma grand-mère, mais je les reconnais, on vient de là. Et je trouve ça beau que même un ado peut se reconnaître dans ces chansons », enchaîne celui qui est né dans les années 80.

Adaptation symphonique

Rappelons qu'une première adaptation symphonique, Coup de chapeau aux Belles-Sœurs, avait été présentée en avril 2014 avec l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), inspirée par le théâtre musical de René Richard Cyr et Daniel Bélanger.

L'idée originale du concert Les Belles-Sœurs symphonique est de l'OSM, en collaboration avec le Théâtre d'Aujourd'hui.

Le concert de 2025 est une production du Grand Théâtre de Québec et de GSI Musique. Cette maison de production, de disques et de gérance n'en est pas à ses premiers pas dans le monde des adaptations en version grande musique. On lui doit notamment le projet Harmonium Symphonique, qui a connu un grand succès.

La direction de création du spectacle est assumée par Nicolas Lemieux.

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