L'art interactif

Avec la création de son nouvel espace d’expositions d’œuvres en arts visuels numériques, le Grand Théâtre propose de vous faire découvrir la diversité des pratiques actuelles en arts numériques.
Ici, dans le contexte de ces chroniques, notre commissaire aux arts visuels numériques Ariane Plante, s’affairera à explorer et démystifier, de manière simple et souvent ludique, différents aspects de ces formes d’art pour vous les faire découvrir, connaître et comprendre. Votre expérience face aux œuvres que vous pourrez admirer lors de votre prochaine visite au Grand Théâtre n’en sera que bonifiée! Dans cette chronique, on vous propose de découvrir l'art interactif.
L’interactivité pour réinventer la rencontre entre l’art et le spectateur
Quand on parle d’art interactif, on pense immédiatement à une œuvre qui réagit à notre présence, à nos déplacements ou à certaines de nos actions : on entre dans une pièce, on avance vers elle, elle semble en dormance et soudain, comme par magie, elle s’anime, émet des sons ou de la lumière, se met en mouvement!
Il serait difficile de dresser un portrait exhaustif de cette forme d’art tant le champ des pratiques est vaste et les modalités qui y réfèrent diversifiées. Afin de pouvoir bien imager mes propos, je vais donc m’intéresser à l’art interactif « participatif », en m’appuyant sur l’expérience proposée par Rosalie D. Gagné avec son œuvre Règne artificiel IV , installée au Studio du Grand Théâtre depuis janvier.
Composée d’un ensemble de 45 sculptures gonflables et lumineuses semblables à des organismes aquatiques, suspendus au-dessus de l’espace du Studio, Règne artificiel IV de Rosalie D. Gagné est une de ces œuvres avec lesquelles il est possible d’interagir. On dit que l’installation a la capacité de « ressentir » la présence des visiteurs. Mais comment cela est-il possible? L’artiste a imaginé un système où la présence du public a un effet direct sur l’activité des créatures et sur l’ensemble de l’installation. Des capteurs installés aux étages détectent la chaleur corporelle des gens qui en approchent. Ainsi, lorsque les spectateurs avancent vers les garde-fous, leur présence physique déclenche l’émission d’un signal qui se propage par le biais de circuits électroniques et se rendent à chacune des créatures de polythène. Comme des bestioles vivantes que l’on croiserait lors d’une excursion sous-marine, celles-ci s’activent alors plus nerveusement, les couleurs de leurs lumières changent et leurs convulsions scintillantes s’intensifient, avant de se propager à toute la colonie.
Les arts interactifs participatifs brisent littéralement la frontière entre l’art et le spectateur! Ils confèrent à ce dernier des pouvoirs inattendus : celui de transformer l’œuvre en temps réel et celui de participer à la construction de son sens. C’est sans doute pour cette raison que cette forme d’art exerce une telle fascination auprès des publics de tous les âges. Et c’est ce qui en fait toute la beauté!
Vous désirez en savoir plus sur l'œuvre de Rosalie D. Gagné ?
[1] Art interactif (8 avril 2020). Dans Wikipédia. Consulté sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Art_interactif
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