Danser toutes les couleurs de la nuit
Le bonheur de bouger est au cœur de Minuit quelque part, un spectacle de danse contemporaine rassembleur qui sera présenté au Grand Théâtre le 21 mars 2024. La co-metteuse en scène Lydia Bouchard nous parle de cette création exaltante qui regroupe des artistes d’exception.
Décloisonner la danse
Minuit quelque part est né de l’envie des diffuseurs de décloisonner la danse contemporaine, raconte Lydia Bouchard, qui a collaboré notamment avec le Cirque du Soleil et comme juge à l’émission Révolution. « Je suis très consciente que je sers toujours un peu de pont entre la pop et le contemporain. Avec ce spectacle, on a l’occasion que nos publics exultent, se mélangent et grandissent ensemble, en ayant accès au travail de plusieurs chorégraphes formidables. »
Produit par l’Agence Mickaël Spinnhirny et mis en scène par La Résistance (la compagnie de Lydia Bouchard et Merryn Kritzinger), Minuit quelque part porte la marque de Virginie Brunelle, Kristen Céré, Marie Chouinard, Charles-Alexis Desgagnés, Ismaël Mouaraki, Anne Plamondon et La Résistance.
« Le métissage qu’on fait avec la pop se voit aussi chez d’autres troupes renommées comme RUBBERBAND, Tentacle Tribe et [Kidd Pivot de] Crystal Pyte, qui puisent dans certains codes du hip-hop, souligne Lydia Bouchard. Mais ça reste de la danse contemporaine de haut niveau. Pour nous, c’était important de protéger ça. »
Célébrations nocturnes
Si ce spectacle se veut avant tout une grande célébration des liens qui unissent les corps et du plaisir de s’abandonner à la fête, d’autres univers viennent étoffer le propos.
Plusieurs visages de la nuit seront ainsi dévoilés. Son côté grisant, avec le tableau d’Ismaël Mouaraki, qui s’articule autour de la transe. Son mystère, par l’entremise de Kristen Céré, qui présente une cérémonie secrète, un moment d’allégeance. Sa dimension intime et douloureuse s’incarnera dans un pas de deux signé Marie Chouinard. Son aspect brûlant, dangereux, viscéral, sera transmis par les images fortes de Virginie Brunelle.
Le segment en deux temps chorégraphié par La Résistance s’inspire d’une naissance. « Nous sommes toujours très ancrées dans la raison du geste et les grands rites de la vie. Pour nous le corps doit évoquer quelque chose d’intrinsèque », expose Lydia Bouchard.
Anne Plamondon hybridera danse classique et contemporaine dans une écriture à la fois architecturale et près du sol. Finalement, Charles-Alexis Desgagnés nous transportera dans les effusions libératrices d’un bain du minuit à l’énergie juvénile et punk, qui rassemble les dix interprètes du spectacle.
Découvrez l'énergie de ce spectacle dans cette vidéo de présentation colorée :
Interprètes de feu
Les dix danseurs et danseuses qui forment la compagnie de Minuit quelque part ont des parcours et des bagages variés. « C’est ce qui rend le projet intéressant, humain et honnête », expose Lydia Bouchard.
« Ils réalisent une prouesse physique extraordinaire, parce que le travail de chaque chorégraphe est très précis et exige un investissement de soi, un engagement total, de la part des artistes. Ça demandait des danseurs de très haut niveau, avec une grande tessiture et une forte présence scénique. Ils sont merveilleux. »
D’un tableau à l’autre, on verra entre un et dix interprètes à la fois. Ces fluctuations créent des moments plus denses et d’autres plus calmes, ce qui donne un enchaînement rythmé et varié, rempli de nuances.
Une trame musicale envoûtante
Le rôle de la mise en scène, assez rare en danse, a été de créer une dramaturgie pour lier les différentes écritures chorégraphiques et les inscrire dans un tout cohérent. La musique originale d’Alex McMahon sert de fil rouge, qui traverse le spectacle. Ce compositeur qui travaille beaucoup au théâtre et au cirque s’est fait présenter des inspirations et des instruments (saxophone, piano, vibraphone…) par La Résistance pour chaque tableau.
« Il fallait qu’on soit capable de prendre une longue marche nocturne avec la trame sonore de Minuit quelque part et que ça nous porte, comme dans un voyage », illustre Lydia Bouchard. « On a joué avec certaines couleurs du jazz et de l’électro et on a voulu ajouter une couche organique et humaine, en amenant des musiciens en studio et en laissant Alex produire des sons avec toutes sortes d’objets. Le côté fait main qui était très important pour nous. »
L’équipe de création comprend aussi Sébastien Dionne, un habitué de l’Opéra de Québec et du Théâtre du Trident, aux costumes, ainsi que Julie Basse aux éclairages.
« Au Québec, on a des concepteurs incroyables, qui s’illustrent sur la scène internationale. C’est un terreau foisonnant de têtes inventives et érudites, qui font en sorte que l’œuvre devienne plus grande que nous. »
Lydia Bouchard espère que Minuit quelque part suscitera des émotions multiples et profondes chez le public. « Je souhaite qu’il ait l’impression d’avoir vécu toutes sortes de nuits et qu’il s’attache autant que nous à cette pièce-là. »
Impatients? Procurez-vous vos billets pour le 21 mars 2024, à la salle Louis-Fréchette :
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