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Les balados En aparté avec… plongent les auditeurs et les auditrices dans l’univers artistique des créateurs s’afférant à la réalisation d’une œuvre visuelle exposée au STUDIOTELUS. Ariane Plante, notre commissaire aux arts visuels numériques, s’est entretenue avec eux en un tête-à-tête virtuel pour vous offrir cet accès privilégié à une parcelle de leurs territoires imaginaires et vous faire découvrir leurs parcours professionnels, leur travail en atelier, puis les œuvres et les artistes qui les ont marqués, inspirés, influencés.

Dans cet épisode, Ariane Plante propose une rencontre avec Diane Landry, une artiste de Québec dont le talent rayonne à travers le monde. Dans son atelier du quartier St-Roch, la sculptrice et performeuse travaillait alors sur une œuvre cinétique et lumineuse, présentée au STUDIOTELUS à partir de février 2022*.

*Vous trouverez ci-bas tous les liens menant vers les œuvres et prix mentionnés par l’artiste au cours de la conversation.

Écouter le balado

Une production du Grand Théâtre de Québec

Recherche, entrevue, conception, réalisation et montage: Ariane Plante

Musique : Jocelyn Robert, « More Empty Pools », La signature des choses (2018), jocelynrobert.com


Une œuvre fondatrice

Marcel Duchamp

Roue de bicyclette (1913/1964)

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Artiste français majeur du XXe siècle, Marcel Duchamp transgresse les coutumes académiques et bouleverse radicalement le champ des pratiques artistiques. Il est l’inventeur du ready-made - une œuvre qu’il considère « already-made », c'est-à-dire, déjà existante par la simple nature de l’objet qu’il choisit pour la constituer.[1] Ceux-ci résultent de détournements d’objets manufacturés pour en faire des œuvres d’art. Étant combinée à un tabouret, Roue de bicyclette n’est pas un ready-made au sens pur du terme, mais s’inscrit néanmoins dans cette mouvance. Elle est par ailleurs considérée comme l'une des premières œuvres de l'art cinétique. [2]


Des œuvres et des artistes marquants pour Diane Landry

Rober Racine

Le terrain du dictionnaire A/Z (1980-1981)

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Rober Racine est artiste visuel, musicien et écrivain dont la pratique s’étend sur le plus de trente ans. L’élaboration de ses œuvres, qui prennent principalement la forme d’installations et de performances, s’inscrit dans la durée et sa pratique s’articule autour des codes du langage; le texte et les mots y sont des composantes centrales. Le Terrain du dictionnaire A/Z est une plateforme sur laquelle les 55 000 mots du Petit Robert sont disposés.

Jana Sterbak

Remote Control II (1989)

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La carrière de Jana Sterbak se déploie sur plus de 40 ans à travers la création de sculptures, vidéos, installations et performances. Traitant de la condition humaine, ses œuvres aux formes inusitées usent de matériaux peu communs[3]. Remote Control II, une crinoline en aluminium avec des roues motorisées et une batterie, est un artefact d'une chorégraphie présentée pour la première fois en 1989. Les danseurs, soulevés et placés dans la crinoline, actionnaient leurs mouvements à l'aide d'une télécommande, tout en étant manipulés de manière aléatoire par d'autres personnes.[4]

Jean-Pierre Perrault

Joe (1984)

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Jean-Pierre Perreault fut l'un des chorégraphes canadiens les plus mondialement reconnus[5]. Ses œuvres de danse contemporaine tirent s’inspirent entre autres de la violence faite à l'individu par le collectif. Joe est son œuvre la plus célèbre. Initialement créée pour ses étudiants en danse, la pièce réunit de 24 à 32 interprètes dans un décor d’une grande sobriété. La musique percussive qu’on y entend résulte uniquement des pas des danseurs sur la surface de la scène sonorisée. L’œuvre a connu de nombreuses reprises et tournées internationales dont la dernière eut lieu en 2004.[6] Le Grand Théâtre a présenté Joe en version originale en 1994 ainsi que la reprise dix ans plus tard, en 2004.

Brian Jungen

Cetelogy (2002)

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Brian Jungen est l’un des artistes canadiens les plus en vue de sa génération. Il s’inspire de la société de consommation postindustrielle et de son patrimoine culturel autochtone pour transformer des produits commerciaux usuels en une gamme d'objets muséologiques ou cérémoniels traditionnels[7]. Cetology est la reproduction d’un squelette de baleine constitué à partir de chaises de patio en plastique bon marché. Représentant une créature d'une grande puissance spirituelle pour de nombreux peuples indigènes, la sculpture évoque les ossatures exposées dans les musées d'histoire naturelle ainsi que les cétacés captifs dans les spectacles marins et les aquariums[8].


Deux œuvres de Diane Landry

École d’aviation (2000)

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Écoles d’aviation est une installation cinétique, sonore et lumineuse composée de 24 objets automatisés faits à partir de parapluies. Regroupés en un îlot, ceux-ci se plient et se déplient à une cadence très lente, dans un mouvement rappelant la respiration humaine. Une litanie plaintive, produite par de petits accordéons motorisés que l’artiste a fabriqués à partir d’harmonicas, accompagne cette danse que des ombres mouvantes projetées au plafond par les lumières dont est doté chacun des objets, couronnent.[9]

Plus de détails sur le site web de l’artiste

Le déclin bleu – mandalas (2002)

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« Trois manivelles à coulisse, trois petites lumières, un peu de plastique. C'est tout ce dont a eu besoin l'artiste pour déployer sur le mur des méduses de toute beauté. Sur des corbeilles de plastique à peine modifiées, elle a fixé des bouteilles de plastique, en couronne. La petite ampoule, sur la glissière, avance et recule doucement devant ce bricolage, pour donner des effets dont on mesure mal, encore, les effets. Des ombres portées sur le mur se déploient et se contractent. Dans la pénombre, des vortex semblent vouloir nous engloutir. » – Bernard Lamrache (Le Devoir)

Plus de détails sur le site web de l’artiste

Deux prix remportés par Diane Landry

Bourse de carrière Jean-Paul-Riopel du Conseil des arts et des lettres du Québec

Créées en 1998, les bourses de carrière du CALQ soulignent la remarquable contribution des artistes et des écrivains ayant plus de vingt ans de pratique professionnelle à la vitalité de la culture québécoise. Cette bourse permet au récipiendaire de réaliser un projet artistique d'envergure en comptant sur une aide financière substantielle.[10]

Bourse Guggenheim de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation (É.-U.)

La John Simon Guggenheim Memorial Foundation a été fondée en 1925. L'organisation attribue des bourses Guggenheim à des professionnels qui ont fait preuve de capacités exceptionnelles en publiant un ensemble important de travaux dans les domaines des sciences naturelles, des sciences sociales, des sciences humaines et des arts créatifs, à l'exclusion des arts du spectacle.[11]

Cette chronique a été originalement publiée le 31 janvier 2021. Mise à jour en mai 2022.

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