Photo de la chronique
Photo : Chloé Lefebvre

Ce nouvel épisode de la série En aparté avec… est dédié à l’artiste montréalais Jean Dubois dont la pratique engagée et sensible navigue entre les dispositifs interactifs, l’intersubjectivité et l’approche in situ. Par ce balado, vous aurez l’occasion d’en apprendre davantage sur son univers créatif et sur son œuvre numérique présentée au STUDIOTELUS. Ariane Plante, notre commissaire d’exposition, s’est entretenue avec lui pour vous offrir un accès privilégié à une parcelle de son territoire imaginaire. Vous y découvrirez son parcours professionnel, son travail artistique ainsi que des œuvres et des artistes qui l’ont marqué, inspiré et influencé.

Dès le 18 août 2022 au STUDIOTELUS, Jean Dubois présentera Tourmente, une installation vidéo interactive qui met en scène une série de portraits que les visiteurs ont le pouvoir de transformer en soufflant dans le micro de leur téléphone cellulaire. Selon l’intensité de l’air qu’ils expirent, les visages des personnages affichés à l’écran sont caressés par une brise légère ou encore secoués, voire déformés, par une violente bourrasque de vent. À la fois ludique et troublante, l’œuvre questionne notre empathie en opposant notre plaisir de jouer et notre rapport à la souffrance des autres. Créée en 2015, Tourmente a été présentée dans de nombreux pays et c’est au Grand Théâtre qu’elle terminera son valeureux parcours.

En aparté avec... Jean Dubois

Une production du Grand Théâtre de Québec
Recherche, entrevue, réalisation et montage : Ariane Plante
Musique : Jocelyn Robert, « More Empty Pools », La signature des choses (2018), jocelynrobert.com

Vous trouverez ci-bas tous les liens menant vers les œuvres mentionnées par l’artiste au cours de la conversation.


Trois œuvres importantes dans le parcours de Jean Dubois

GOD DOG (1992-1994)

Itérative, GOD DOG fut d’abord une performance-installation in situ, présentée dans une église médiévale à Maastricht, aux Pays-Bas. Elle s’est ensuite incarnée sous forme de vidéo, puis sous forme d’envois postaux destinés à des résidents du Plateau Mont-Royal et finalement, en un panneau publicitaire affiché sur le territoire montréalais. Jouant avec le palindrome God/Dog, Dubois y examinait le paradoxe entre la nature publique et spectaculaire de l’art et la figure plus underground de l’artiste et son rapport aux médias de masse. Cette œuvre marque un virage dans la carrière de Jean Dubois; c’est à ce moment qu’il laisse une pratique plus « conventionnelle » pour une pratique davantage conceptuelle, l’amenant à réfléchir à de nouvelles formes artistiques.

Pour en savoir plus sur cette œuvre, nous vous invitons à lire cet article

Zones franches (1997)

Vidéo interactive pour écrans tactiles

Zones franches présente le portrait d’un personnage réalisé à l’aide de photographies numériques et d’extraits sonores. Le corps du personnage, filmé en gros plan, peut être exploré à travers l’écran suivant le déplacement de la caméra. Au gré du parcours, le visiteur distingue sur l’épiderme des mots cicatrisés qui se transforment au toucher de l’écran. En explorant ce corps, le spectateur est amené à découvrir graduellement les pensées, les souvenirs et la personnalité qui s’y rattachent.

À portée de souffle (2008)

Vidéo interactive pour écrans publics

À portée de souffle est un dispositif vidéo permettant d’interagir avec les images d’un écran situé dans l’espace public. Le spectateur muni d’un téléphone portable est invité à composer le numéro de téléphone affiché à l’écran et à souffler dans le microphone de son cellulaire afin d’animer le mouvement respiratoire des personnages.


Deux œuvres marquantes et inspirantes pour Jean Dubois

Les Ordres (1974)

Michel Brault

Réalisé par Michel Brault, Les Ordres est un film à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Véritable chef-d’œuvre de la cinématographie québécoise, le film revient, de façon poétique et lucide, sur les événements de la crise d’octobre de 1970[1]. Il aborde l'emprisonnement et le mauvais traitement de citoyens innocents découlant de l'emploi par le gouvernement du Canada de la Loi sur les mesures de guerre.[2]

Visionnez la bande-annonce ou le film en entier

Portrait n° 1 (1990)

Luc Courchesne

Figure importante de l’art au Québec, Luc Courchesne est l’un des pionniers des arts numériques ici, mais aussi sur la scène internationale. Portrait n° 1 est une œuvre interactive de fiction qui propose une rencontre avec un personnage nommé Marie. L'œuvre est structurée de manière à ce que le visiteur puisse converser avec elle en lui posant des questions au moyen d’une interface. « Faire l'expérience de Portrait n° 1 c'est, tout simplement, rencontrer Marie. »[3]

Découvrez l’œuvre

Apprenez-en plus sur l'œuvre Tourmente et comment venir la voir au Grand Théâtre en consultant notre page Œuvres numériques.

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