La rencontre des arts technologiques et des arts vivants, dans l’œil d'Ariane Plante - Partie 1 de 3

Quand les technologies s'invitent sur scène

Cette nouvelle série de chroniques vise à vous faire connaître la manière dont s’incarnent les arts technologiques et numériques lorsqu’ils s’appliquent au champ des arts vivants. Je vous offre un parcours d’écoute et de découvertes éclectiques inspiré de mon point de vue personnel.

(Re)définir les arts vivants

La notion d’arts vivants implique la mise en présence simultanée dans un espace donné d’un public et d’artistes effectuant un geste créatif en direct. Les créateurs des arts technologiques et numériques, en explorant de nouveaux outils, ont fait émerger leurs propres formes d’arts vivants qui épousent, revisitent ou encore mettent en déroute les codes des spectacles scéniques.

Présentation de Martin Genest, directeur artistique du développement du Studio

Le Studio, nouvel espace de diffusion du Grand Théâtre, a été inauguré en octobre 2019. Le développement de l’ensemble du projet s’est fait sous l’œil curieux, bienveillant et imaginatif de Martin Genest, metteur en scène et concepteur de renom, qui en a assuré la direction artistique. Cette expérience lui a permis d’apprendre à mieux connaître les arts numériques et à en voir tout le potentiel créatif.

La rencontre du public et des multiples formes d’arts

Le Studio est riche de trois vocations principales : diffuser des spectacles scéniques dans un contexte intime et convivial, exposer des œuvres visuelles numériques de grande envergure et offrir un service de bar et de restauration au public du Grand Théâtre. Le cœur battant de cet espace original : la rencontre. Et ça va jusqu’à la volonté de créer des opportunités de rencontre entre les arts numériques et les arts de la scène.

L’art vivant d’Herman Kolgen

Herman Kolgen est un artiste dont les œuvres s’incarnent tant en des formes installatives que des performances. Lors de l’ouverture du Studio, il a présenté LINK.C, une œuvre hybride qui marie le Quatuor à cordes No.2 de Philip Glass, interprété en direct sur scène par quatre musiciens, à son imagerie numérique. Un bel exemple de la rencontre des arts de la scène avec les technologies.

LINK.C, performance audiovisuelle de Herman Kolgen, d’après le Quatuor à cordes n° 2 de Philip Glass

Avec l’ensemble Intercontemporain de Paris (2014). Images : Herman Kolgen

Au rythme de la musique interprétée sur scène, l’artiste manipule en temps réel ses images vidéo numériques. Il y déploie une ville imaginaire au-dessus de laquelle se dessinent d’innombrables liens, comme autant de connexions invisibles entre les êtres anonymes qui l’habitent. Révélant sa vision sublimée du territoire urbain morcelé et mouvant où tout est relié, Kolgen tisse une immense toile sonore et visuelle où proximité, isolement et interdépendance s’opposent et s’enlacent à l’infini.

Les imaginaires d’Herman Kolgen et Martin Genest sur une même scène

L’expérience des deux artistes dans le contexte du Studio, l’un à titre de directeur artistique du projet, l’autre comme artiste invité, a été révélatrice. Martin Genest a découvert Herman Kolgen, être humain sensible et artiste numérique de grand talent, ce qui l’a amené à l’inviter à collaborer avec lui à la prochaine pièce de théâtre qu’il mettra en scène.

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La rencontre des arts technologiques et des arts vivants - Partie 3 de 3