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Avec la création de son nouvel espace d’expositions d’œuvres en arts visuels numériques, le Grand Théâtre propose de vous faire découvrir la diversité des pratiques actuelles en arts numériques.

Ici, dans le contexte de ces chroniques, notre commissaire aux arts visuels numériques Ariane Plante, s’affairera à explorer et démystifier, de manière simple et souvent ludique, différents aspects de ces formes d’art pour vous les faire découvrir, connaître et comprendre. Votre expérience face aux œuvres que vous pourrez admirer lors de votre prochaine visite au Grand Théâtre n’en sera que bonifiée!

L'art des algorithmes informatiques

À la base, un algorithme est une « méthode » dont l’application permet de poser une action : trier, multiplier, extraire, chercher… Appliqués au domaine du numérique, les algorithmes s’incarnent sous forme de codes informatiques et deviennent alors des programmes exécutables par des ordinateurs. On les retrouve au cœur de plusieurs créations technologiques actuelles.

L'art algorithmique informatique définit ainsi une forme d’art où la conception des œuvres ou leur exécution est générée, influencée ou dictée, partiellement ou entièrement, par un code informatique fait sur mesure par les créateurs. Sorte de recette « déterministe », ce code, couplé à des fonctions précises, contrôle par un enchaînement de causes à effets différents paramètres et fonde ainsi la construction, l’activité, le comportement ou l’expressivité de l’œuvre[1].

Parfois, les algorithmes ont pour fonction de traiter ou contrôler des données externes – comme du son, du mouvement ou des informations météo par exemple – pour les amener à avoir un impact sur l’œuvre qui se déploie devant nous. Co/existence d’Herman Kolgen, la première œuvre numérique qui fut présentée au Studio à l’automne 2019, était de celles-là!

À titre d’aperçu, observons justement une partie du système imaginé et créé par Herman Kolgen pour que sa pièce vidéo interagisse avec l’environnement du Studio du Grand Théâtre. À intervalles réguliers, un capteur disposé au plafond enregistrait le bruit ambiant audible dans l’espace (voix, musique, bruit de vaisselle). Les données sonores recueillies étaient ensuite traitées en temps réel par des algorithmes conçus et codés par l’artiste, de manière à leur permettre d’influencer l’apparition de gigantesques personnages dans la projection vidéo et de déterminer, selon leur intensité, l’ampleur de leurs têtes volumineuses.

Kolgen façonnait ainsi une envoûtante métaphore de la psyché humaine qui se trouvait transfigurée par les phénomènes technologiques et la densité sonore du lieu. N’est-ce pas un peu magique?

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Les formes, les rôles et les modes d’applications possibles des algorithmes pour la création des œuvres semblent sans limites, ce qui confère à ce domaine des arts des potentiels créatifs presque infinis!

En savoir plus sur l'œuvre d'Herman Kolgen


[1] Explication inspirée de « Art algorithmique (30 mars 2020) ». Dans Wikipédia. Consulté sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Art_algorithmique

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