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Harry Manx jongle avec les instruments comme avec les influences culturelles pour créer une œuvre unique. Liant tout spécialement la musique traditionnelle indienne et le blues du sud des États-Unis, il manie le sitar, le banjo, l’harmonica et la guitare lap steel avec talent.

Ses pérégrinations l’ont mené sur tous les continents, de l’île de Man dans la mer d’Irlande, où il est né, à une autre île, en Colombie-Britannique, où il s’est posé. Amoureux de poésie et imprégné de la culture indienne, il aime aussi le jazz, les peintures qui captent l’immensité du paysage australien et les vieux westerns.

Il sera en spectacle à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre le 14 octobre 2023.

Suivez-le, alors qu’il nous présente quelques clés de son univers.

Poésie — Rabindranath Tagore

La jeunesse d’Harry Manx a été marquée par plusieurs séjours en Inde dans les années 70 et 80, avant qu’il s’y installe pendant une douzaine d’années. « Tagore, un poète bengali, est une des raisons qui m’ont attiré là-bas. Les poètes de ce pays ne sont pas seulement poètes, ce sont des mystiques », explique-t-il. « Tagore m’a fait réfléchir et m’a donné envie de méditer. Comme artiste, je crois qu’il faut développer sa conscience et sa vie intérieure, parce que ça se reflète dans notre musique. »

Compositeur, écrivain, dramaturge, peintre et philosophe, Rabindranath Tagore a reçu le Prix Nobel de littérature en 1913, pour Gitanjali (L’offrande lyrique). Ses premiers écrits étaient des poèmes publiés sous le pseudonyme de « Bhanushingho » (« le lion du soleil »). Intellectuel politisé, il a soutenu Gandhi et le mouvement pour l’indépendance de l’Inde et a fondé l’Université Visva-Bharati. Au fil de sa vie, sa poésie s’est parée de toutes les couleurs : mystique, philosophique, lyrique, chantée, méditative, voire expérimentale, dans les années 30.

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  • Découvrez une sélection de ses chansons
  • Lisez ses livres traduits en français
  • Écoutez cette entrevue de Normand Baillargeon, qui a codirigé une anthologie des textes de Tagore sur l’éducation publiée chez Écosociété.
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Rabindranath Tagore


Musique — Vishwa Mohan Bhatt

Mentor et inventeur de l’instrument de prédilection d’Harry Manx, le musicien indien Vishwa Mohan Bhatt a eu une influence décisive sur le parcours du bluesman. Pour créer le mohan vînâ, une guitare hawaiienne adaptée à la musique indienne, « il a arrangé une guitare comme un sitar, avec 20 cordes et l’essieu d’un scooter », raconte Manx, qui a rencontré Bhatt au Rajasthan. « J’ai étudié avec lui pendant cinq ans. Il m’a présenté de grands maîtres indiens et m’a donné un instrument qu’il a fabriqué que j’ai toujours aujourd’hui. »

Issu d’une longue lignée de musiciens, Bhatt a remporté un GRAMMY en 1993 pour l’album A Meeting by the River créé avec le guitariste américain Ry Cooder. Ses collaborations avec des artistes occidentaux et une performance au Crossroads Guitar Festival, organisé par Eric Clapton, en 2004, lui ont permis de se faire connaître en Amérique. Sa dextérité et ses talents d’instrumentistes sont louangés à travers le monde.

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  • Écoutez l’album A Meeting by The River


Livre — Peter Lavezzoli

Batteur aux multiples chapeaux, Peter Lavezzoli est notamment connu pour avoir écrit The Dawn of Indian Music in the West, un livre qui a nourri la passion d’Harry Manx pour l’histoire musicale et pour l’influence indienne sur la musique américaine. « On y apprend toutes sortes de choses, entre autres que la mélodie de la chanson “A Love Supreme” de John Coltrane, un des plus grands saxophonistes de jazz, vient d’une chanson folk du sud de l’Inde. » La préface est signée par le célèbre joueur de sitar Ravi Shankar, qui a présenté la musique de son pays natal sur l’album The Sounds of India, en 1957.

Comme musicien, Lavezzoli combine le R&B, le rock progressif et le jazz avec de nombreux artistes et au sein de plusieurs formations, dont Oteil Burbridge & Friends

et Crazy Fingers. Comme auteur, il a aussi publié The King of All, Sir Duke, consacré à l’influence du compositeur, pianiste et chef d’orchestre jazz Duke Ellington.

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  • Lisez son livre The Dawn of Indian Music in the West (en anglais)
The Dawn of Indian Music in the West


Jazz — Zakir Hussain

Comme son père Alla Rakha, Zakir Hussain est un grand joueur de tablâs, un type de percussion utilisé entre autres en Inde, au Pakistan et au Bangladesh. Il brille en duo avec le joueur de sarangi Sultan Khan ou en accompagnant les solistes indiens les plus renommés, sur scène et en studio. Il fait également partie du groupe britannique de jazz fusion Shakti, au côté du guitariste John McLaughlin.

« Le père de Zakir Hussain a enseigné plusieurs trucs au sitar à Mickey Hard du groupe The Grateful Dead. Ils improvisaient là-dessus pendant des heures, en explorant toutes les possibilités rythmiques et mélodiques, ce qui a donné ce qu’on connaît aujourd’hui comme la jam band scene », raconte Harry Manx, qui admire autant le père que le fils.

Zahir Hussain apparaît sur un nombre impressionnant d’enregistrements (plus de 250), en plus de composer des musiques de film.

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  • Écoutez cet entretien (en anglais) dans le balado Q with Tom Power de CBC
  • Visionnez une vidéo d’une de ses performances


Cinéma — Clint Eastwood

«Je n’ai pas beaucoup de patience pour les drames, mais j’aime bien regarder des films d’action. Une bonne bagarre, ça me parle ! », confie Harry Manx. Lorsqu’on cherche à en savoir un peu plus sur ses goûts cinématographiques, il cite les westerns où Clint Eastwood tient la vedette, comme The Good, The Bad and The Ugly (Le bon, la brute et le truand).

« Les westerns spaghettis ont quelque chose qu’Hollywood n’a jamais su reproduire, qui laissait présager le cinéma de Quentin Tarantino : une atmosphère un peu trop intense, comme on l’aime », note le bluesman. « La bande sonore de ces films était vraiment belle, ça prenait tout un orchestre pour les jouer. »

La carrière de Clint Eastwood prend son envol dans les années 60 grâce à ses performances dans trois longs-métrages de Sergio Leone. Il poursuit depuis une riche carrière d’acteur et de réalisateur qui lui a valu quatre Oscar, cinq Golden Globe, trois César et la Palme d’honneur au Festival de Cannes en 2009.

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  • Visionnez la bande-annonce de Le bon, la brute et le truand
  • Lisez cet entretien paru dans La Presse avec un directeur photo québécois qui a travaillé avec lui


Poésie — Dylan Thomas

Harry Manx lit presqu’exclusivement de la poésie. Il a une affection particulière pour deux Britanniques, Robert Browning et Dylan Thomas. Il a lu ce dernier plus que tous les autres. « Ça a été mon école pour apprendre à manier les mots », explique celui qui écrit des poèmes depuis l’adolescence. « La poésie est à la littérature ce que le jazz est à la musique. Parfois c’est abstrait, il faut s’y plonger sans chercher à trouver du sens. Souvent, quand j’écris une chanson, je puise dans mes cahiers et je trouve des passages qui iraient bien avec tel accord ou telle mélodie. »

Reconnu comme l’un des écrivains gallois les plus importants du 20e siècle, Thomas développe un style romantique et passionné. Son poème le plus connu, Do not go gentle into that good night, revient comme un motif dans le film Interstellar (Interstellaire). Il a aussi écrit des nouvelles et des pièces radiophoniques.

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  • Écoutez Under Milk Wood, un de ses ouvrages célèbres, en livre audio (en anglais)
  • Visionnez le documentaire gagnant d’un Oscar qui lui est consacré (en anglais)
Dylan Thomas
Rollie McKenna


Blues — Muddy Waters

« Dans mon groupe de musique idéal, il y aurait Ravi Shankar et Muddy Waters », déclare Harry Manx, qui a grandi en écoutant les bluesman de Chicago. « Adolescent, j’étais à la console de son dans un club [El Mocambo à Toronto] et j’ai pu rencontrer la plupart de ces gars-là. Muddy Waters a été celui qui m’a le plus marqué et j’interprète toujours une ou deux de ses chansons dans mes spectacles. »

Né dans le Mississippi, Muddy Waters est un guitariste de blues qui a joué un rôle majeur dans l’expansion de ce style musical après la Deuxième Guerre mondiale. Son influence est tentaculaire, tant chez les musiciens folk que jazz, rock et country. Ses standards les plus souvent cités sont « Long Distance Call », « Mannish Boy », « I’ve Got My Mojo Working » et « Rollin’ Stone ».

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  • Regardez cette vidéo où il partage la scène avec les Rolling Stones en 1981
  • Plongez dans son vaste répertoire


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