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Photo : Victor Diaz Lamich

L'œuvre du musicien Serge Fiori est au cœur de deux projets symphoniques célébrant des monuments de la culture québécoise : le groupe Harmonium et le peintre Jean Paul Riopelle. Apprenez-en plus sur ces concerts d'envergure présentés au Grand Théâtre en 2023!

SERGE FIORI

Loin d’être un musicien parmi tant d’autres

Né d'une mère francophone et d'un père issu de la communauté italienne de Montréal, Serge Fiori est une figure marquante du rock progressif au Québec, notamment pour son rôle de pilier au sein du groupe-phare des années 70 : Harmonium (1974-1978).

Guitariste, chanteur et compositeur de pratiquement toutes les chansons du groupe, sa voix, ses musiques complexes et sa vision spirituelle de la création ont teinté les trois albums d’Harmonium avant sa dissolution complète en 1978.

À l’écart de la scène depuis, il n’a toutefois jamais cessé d’œuvrer dans l’ombre comme auteur-compositeur-interprète, de collaborer à des projets d’autres artistes, d’agir à titre de producteur et de composer des musiques de films, par exemple.

Près de 50 ans après la naissance d’Harmonium, cet homme dont les mots ont rallié toute une génération voit maintenant des éléments de son œuvre vivre dans des orchestrations symphoniques et sans paroles au centre de deux productions spectaculaires : Harmonium symphonique – Histoires sans paroles, « La pure symphonie » et Riopelle symphonique.

C’est un vif honneur d’accueillir ces concerts exceptionnels au Grand Théâtre de Québec respectivement en juin et septembre prochain.

Serge Fiori
Photo : Jean-Charles Labarre

HARMONIUM SYMPHONIQUE

Histoires sans paroles purement symphoniques

Grâce à de somptueux arrangements de Simon Leclerc et à l’interprétation de l’Orchestre symphonique de Québec et du Chœur Les Rhapsodes, sous la direction de Dina Gilbert, le concert Harmonium symphonique – Histoires sans paroles, « La pure symphonie » révèle les mélodies d’Harmonium qui ont marqué toute une époque en les présentant dans un format acoustique de manière à laisser toute la place à la musique.

Inspiré des trois albums du groupe (Harmonium, Si on avait besoin d’une cinquième saison et L’Heptade), lesquels ont été principalement créés par Serge Fiori, ce spectacle met à l’avant-plan la qualité de la musique dont les partitions originales étaient déjà fort bien ficelées.

Durant cet envoûtant concert, les chanteuses Kim Richardson et Luce Dufault feront une courte apparition pour chanter voyelles et sons, tout comme le chœur. L'accent est ainsi mis sur la musique qui s'élève à un niveau supérieur et non sur les mots. Les arrangements mettent toute l’emphase sur les mélodies d’Harmonium. Chacun peut donc s’émouvoir et s'imaginer sa propre histoire selon ce que les musiques évoquent pour lui.

Les 15, 16 et 17 juin prochains, le public du Grand Théâtre aura droit à un spectacle qui fera assurément vibrer sa fibre nostalgique.

Harmonium symphonique
Le concert "Harmonium symphonique – Histoires sans paroles, La pure symphonie" sur scène.

Photo : Caroline Bergeron

RIOPELLE SYMPHONIQUE

L’œuvre du peintre portée par une trame sonore de Fiori

Tout comme le premier concert inspiré des pièces de Fiori, la musique est la vedette de ce concert qui compte pas moins de 70 musiciens et 68 choristes pour appuyer les œuvres de Riopelle et le parcours du peintre.

Pour cet autre spectacle magistral, le compositeur Blair Thomson a choisi les mélodies de sept chansons tirées des albums parus après la dissolution d’Harmonium, soit Fiori-Séguin (1978), Fiori (1986), Le Mantra Gāyatrī (1994) et Serge Fiori (2014), pour développer l’environnement sonore de cette célébration du légendaire peintre québécois, Riopelle.

Avec la participation de l’Orchestre symphonique de Québec, sous la direction d’Adam Johnson, et en compagnie des Petits Chanteurs de Laval, ce concert est divisé en cinq actes correspondant chacun à une époque charnière de la vie du peintre. Entre ceux-ci, des extraits audios d’entrevues avec le signataire de Refus global nous permettent de l’entendre révéler des aspects de son expression artistique.

De façon hautement efficace, la conceptrice visuelle et responsable de la mise en scène, Marcella Grimaux, a réussi à traduire le puissant mouvement qui traverse les tableaux de Jean Paul Riopelle grâce à trois écrans, placés au-dessus de l’Orchestre, sur lesquels apparaîtront successivement 85 œuvres.

La qualité des projections, le choix des images ainsi que les enchaînements dynamiques créent une narration visuelle qui fait écho au parcours du créateur. L’emblématique oie sauvage de l’artiste est d’ailleurs magnifiquement évoquée par les costumes de la designer Marie Saint Pierre. Toujours en appui, les mélodies de Fiori sont un formidable écrin à ce qui se joue sous nos yeux.

Réalisé en partenariat avec la Fondation Jean Paul Riopelle et dans le cadre du centenaire de Riopelle, ce concert multimédia fait la part belle à l’artiste visuel québécois de renom et démontre toute l’immensité de son œuvre. Présenté pour une dernière fois le 9 septembre 2023 au Grand Théâtre de Québec, Riopelle symphonique sèmera l’émoi.

Riopelle symphonique
Riopelle symphonique
Riopelle symphonique
"Riopelle symphonique"

Photo : Victor Diaz Lamich

"Riopelle symphonique"

Photo : Victor Diaz Lamich

"Riopelle symphonique"

Photo : Victor Diaz Lamich


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